[15 octobre 2017] – Un soir, une photo… Maintenant arrête les pendules

Rennes, Théâtre du Vieux St Étienne.

Les pendules lumineux et sonore de Pentatono ont tiré leur révérence ce dimanche soir 15 octobre avec la fin du Festival Maintenant. Lauréat de l’appel à projets international Arts & Technologies lancé par Maintenant en 2016, Yiannis Kranidiotis avait en effet choisi de travailler autour du concept du pendule et de ses oscillations. Son installation kinétique sonore et lumineuse était visible au Théâtre du Vieux St Étienne du 10 au 15 octobre derniers et accompagnait nos déambulations au cœur du festival de ses douces variations visuelles et sonores.

L’artiste grec avait en effet suspendu cinq balles transparentes en acrylique munies de leds à de longs fils de fibres optiques, positionnées sur une même ligne. Chacune des balles formait un pendule, et pour bouger, elles utilisaient une petite hélice (moteurs DC). Lorsqu’un pendule passait à son point d’équilibre -en gros le milieu de la courbe qu’il fait-, il émettait un petit flash lumineux et un son. Chaque pendule était « accordé » sur une note différente, mais toutes faisaient partie d’une même gamme pentatonique «naturelle» (autrement dit pas de dissonances pour nos oreilles européennes – à noter : il s’agit de la gamme tempérée non de la gamme pythagoricienne). Ces notes changeaient d’octave, de façon aléatoire, à chaque oscillation. En plus de ces sons, on entendait également le bruissement des hélices, qui s’arrêtaient, reprenaient, dans un ballet de souffles pour le moins hypnotique.

Les longueurs et les oscillations des pendules étaient donc ajustées avec précision afin de créer des sinusoïdes lumineuses et sonores qui parfois se rapprochaient, se fondaient ou semblaient devenir chaotiques. S’inspirant des travaux du mathématicien Fourier sur les séries (les phénomènes physiques étant souvent de natures vibratoires -acoustique, optique…-, il faut en définir les fonctions périodiques, donc les décomposer en harmoniques -la somme des vibrations élémentaires, ce que Joseph Fourier a réussi à faire, si on a tout compris ; on s’arrête là de peur d’écrire des inepties étant donné notre méconnaissance crasse des mathématiques et des sciences physiques) et des travaux de l’artiste turc Memo Akten autour des Simple Harmonic Motion Series, Pentatono mettait en exergue à la fois l’harmonie et le chaos, à l’aide d’une chorégraphie subtile, poétique et fascinante.

En choisissant différentes longueurs pour les pendules, Yiannis Kranidiotis est donc parvenu à créer des oscillations différentes. Lorsqu’ils commençaient à se mouvoir, les 5 pendules partaient en même temps, mais progressivement, ils se désynchronisaient à cause de leurs oscillations différentes, en créant des mouvements lumineux et sonores à l’aspect de plus en plus désordonnés. Mais au bout d’un certain temps, les oscillations se rejoignaient, parvenaient temporairement à une parfaite harmonie, avant de se désynchroniser à nouveau. Il s’en dégageait en tout cas, une hypnotique poésie.

Photo : Mr B.


« Une image vaut mieux que mille mots ». Cette toute nouvelle rubrique à Alter1fo, « 1 jour, 1 photo » n’ira pas à l’encontre de la citation de Confucius puisqu’elle laisse une place importante aux instantanés de vie figés par les appareils photographiques et le regard de nos rédacteurs.

⇒ L’album sur flickr ici :

un jour, une image

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